Dominicaine Missionnaire des Campagnes

Fondatrice des Dominicaines missionnaires des campagnes, Bernadette Beauté (future mère Marie de Saint-Jean), a été très active, dès 1902, dans sa paroisse d’Audincourt (diocèse de Besançon), à la tête d’une quinzaine de jeunes ouvrières des filatures qui s’organisent pour être le soutien de leurs compagnes de travail. C’est la Mutualité spirituelle.

Des difficultés avec le curé de la paroisse entrainent la dissolution du groupe. Bernadette Beauté rencontre alors une jeune veuve, Madame Amiot, née Marie Fernier. Associant leurs intuitions et leurs efforts elles créent ensemble, en 1907, suite à une grâce reçue par Marie Fernier, une nouvelle fondation d’Église : les Filles de la Foi, futures Dominicaines missionnaires des campagnes.

Le petit groupe, sous la protection de l’archevêque de Besançon, mène une vie religieuse en osmose avec les habitants pour assurer la transmission de la foi dans les campagnes d’où les religieuses ont été expulsées par les lois de 1902.

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Père Chauvin o.p.

La mort de l’archevêque, en 1909, et celle de Marie Fernier, en 1911, plongent à nouveau la petite fondation dans la précarité. Pendant dix ans, les sœurs vont mener une vie errante dans le diocèse de Saint-Claude où elles ont été accueillies par l’évêque. C’est en 1922 que Bernadette Beauté et ses huit compagnes rencontrent le père Marie-Dominique Chauvin, o.p. Il les agrège au Tiers-Ordre dominicain et change leur nom en celui de Filles de Catherine de Sienne, Dominicaines missionnaires des campagnes.

L’enracinement dans la spiritualité dominicaine comble mère Saint-Jean mais les difficultés ne tardent pas à resurgir car le père Chauvin s’érige en fondateur sans égards pour les intuitions qui ont conduit les sœurs jusque-là.

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Marie de la Trinité et Mère St Jean

En 1929, la situation est bien compromise, c’est alors que Paule de Mulatier, sous l’influence de son directeur spirituel, le père Jean-Marie Périer, o.p., provincial de Lyon, prend contact avec mère Saint-Jean. De leur rencontre surgira le véritable démarrage de la Congrégation. De 10 sœurs en 1930, l’effectif passera à une cinquantaine en 1934, et 374 en 1952.

En 1932, la congrégation des Dominicaines missionnaires des campagnes est agrégée à l’Ordre des Frères Prêcheurs et quelques mois plus tard, érigée canoniquement par Mgr Feltin, évêque de Troyes. En 1939, l’institut prend possession à Flavigny (diocèse de Dijon) de l’ancien couvent de Lacordaire pour y installer sa maison généralice.

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Vierge du couvent Lacordaire